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Deux évolutions majeures pour les marchés de l’électricité depuis le 1er octobre 2025

23/10/2025

Une révolution silencieuse s’opère sur le marché de l’électricité

Les règles du jeu changent. Depuis le 1er octobre, chaque quart d’heure compte dans la valorisation de l’électricité produite en France. Deux ajustements réglementaires : la publication des prix toutes les 15 minutes et la mise en place d’un seuil de –0,10 €/MWh pour les prix négatifs. Ces changements viennent transformer la manière dont les producteurs d’EnR interagissent avec le marché.

Ces changements, issus de l’arrêté du 8 septembre 2025 publié par le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique , marquent une étape clé vers un système plus précis, plus équitable et plus durable. Pour les producteurs comme pour les agrégateurs d’énergie, ils ouvrent la voie à une gestion optimisée et à une meilleure stabilité économique des installations.

  1. Des prix désormais publiés toutes les 15 minutes

Jusqu’à présent, les prix SPOT étaient établis sur un pas horaire. Dorénavant, ils sont calculés toutes les 15 minutes, soit quatre prix par heure.
Cette évolution permet :

  • une évaluation plus fine des revenus des producteurs,
  • une meilleure gestion de la production locale,
  • et une optimisation du pilotage des installations, notamment photovoltaïques.

Exemples concrets :

  1. Prenons le cas d’une installation photovoltaïque sous contrat SPOT.
    Désormais, les prix sont publiés toutes les 15 minutes. Cela signifie que la production de la centrale s’ajuste en temps réel selon le signal de prix du marché.
  • À T0, si le prix SPOT devient négatif, la centrale s’arrête pour les 15 minutes suivantes.
  • À T0 + 15 minutes, un nouveau prix est publié :
    • Si le prix reste négatif, la centrale demeure arrêtée.
    • Si le prix redevient positif, elle redémarre automatiquement.

Concrètement, cela signifie que les producteurs pourront ajuster leur production en fonction de l’évolution réelle des prix de marché, renforçant ainsi la durabilité économique de leurs installations.

  1. Prenons un autre exemple, cette fois-ci d’une centrale hydroélectrique sous contrat de complément de rémunération (CR).
    Avec cette nouvelle règle, le signal d’arrêt ne dépend plus du prix horaire, mais de la moyenne des quatre quarts d’heure précédents.
  • À T0, si la moyenne du prix CR des 4 derniers quarts d’heure est négative, la production doit être interrompue pendant 60 minutes.
  • À T0 + 60 minutes, cette moyenne est à nouveau calculée :
    • Si elle reste négative, la centrale demeure à l’arrêt.
    • Si elle redevient positive, la centrale peut reprendre sa production.

Ce fonctionnement rend la gestion du réseau plus stable et limite les redémarrages trop fréquents des installations, tout en permettant une évaluation plus réaliste des conditions de marché.

  1. Un nouveau seuil pour les primes de compensation lors des prix négatifs

Deuxième changement majeur : la mise en place d’un seuil de –0,10 €/MWh pour les primes de compensation liées aux prix négatifs.
Désormais :

  • les producteurs pourront continuer à produire au-dessus de ce seuil tout en bénéficiant d’une prime lorsqu’ils disposent d’un contrat de complément de rémunération ;
  • ils conserveront une valorisation au prix SPOT même si la production se poursuit en période de prix négatifs ;
  • une tolérance de 1 % de la capacité installée (et jusqu’à 10 % pour l’hydroélectricité) est également introduite.

Selon la DGEC, le prix de marché de référence sera désormais calculé comme la moyenne simple des quatre prix de clearing publiés sur l’heure, arrondie à deux décimales. Une méthode plus juste et représentative du comportement réel du marché.

Autrement dit, les producteurs disposent désormais d’une plus grande liberté de pilotage : ils peuvent continuer à produire même en période de prix bas, tout en conservant le bénéfice de la prime (sauf demande contraire de leur part).

Sans action spécifique, les centrales resteront pilotées selon le contrat actuel, c’est-à-dire avec un arrêt automatique en dessous de 0 € si l’option seuil n’est pas activée.

Une avancée vers un modèle plus précis et plus durable

Ces ajustements s’inscrivent dans la continuité de la transition énergétique française, qui favorise la flexibilité et la réactivité des producteurs.
Pour les acteurs du secteur, cela signifie :

  • une gestion encore plus fine du mix électrique,
  • une meilleure anticipation des signaux de marché,
  • et une valorisation plus équitable de la production renouvelable.


Chez Bohr Energie, nous accompagnons chaque producteur dans cette phase de changement pour garantir une gestion intelligente et équilibrée de leur production.

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